Du point de vue de la physique statistique, nous pouvons considérer,
sur une trajectoire, notre système (agrégat + atome d'hydrogène)
comme un ensemble micro-canonique. Dans un ensemble micro-canonique,
nous avons une conservation du volume de l'espace des phases
correspondant à l'énergie totale
de notre système décrit par un hamiltonien
qui dépend des positions
et des impulsions
.
Nous pouvons ainsi obtenir l'entropie avec la relation de Boltzmann qui est la base de la physique statistique:
| (5.2) |
et donc la température avec la relation qui sert de définition pour l'entropie pour la thermodynamique.
![]() |
(5.3) |
Une façon générale de trouver la température est donc d'estimer le volume de l'espace
des phases qui entoure l'ensemble des trajectoires, puis de découper ce volume
en cellules élémentaires
. Nous pouvons ensuite déduire la variation de ce nombre
de cellules élémentaires correspondant à une variation de
à
dans
ce volume.
Ainsi, il est possible d'estimer l'équation 5.1
et de suivre le développement ci-dessus qui permet d'obtenir la température.
Cependant, les interactions inter-nucléaires étant classiques, des simplifications dans l'écriture de la fonction de partition sont possibles et permettent de trouver la température en utilisant la formule:
Où
est la masse de l'agrégat,
est l'impulsion quadratique moyenne des atomes
de l'agrégat,
est le nombre de degrés de liberté,
la constante de Boltzmann
et T la température.
Pour une molécule non linéaire, le nombre de degrés de liberté de l'agrégat est
avec
le nombre d'atomes composant la structure.
En effet, soit
la fonction de partition qui normalise la statistique
des particules concernées:
![]() |
(5.5) |
Ou H est supposé fonction de
et de
mais sans dépendance croisée entre la
position
et la l'impulsion
de la particule '
'
car
contient le potentiel classique
qui ne dépend que
de la position.
Nous posons la valeur canonique moyenne
comme la valeur
quadratique moyenne de l'énergie liée à la coordonnée normale
![]() |
(5.6) |
![]() |
(5.7) |
En posant
et
nous pouvons faire une
intégration par parties et obtenir:
![]() |
(5.9) |
La premier terme de l'intégration par parties étant nul, et sachant que
nous obtenons:
![]() |
(5.10) |
Nous pouvons ensuite réinjecter cette équation dans 5.8 pour obtenir
![]() |
(5.11) |
Nous remarquons ensuite en replaçant
dans les variables d'intégration sur l'ensemble de
que la fonction
réapparaît.
Ainsi, nous obtenons l'équation cherchée:
![]() |
(5.12) |
dans laquelle
est une des coordonnées généralisées ce qui est l'équivalent à un
degré de liberté. L'application de ce développent nous est apparut important pour
comprendre ce que pouvait être la température pour de petit système comme les agrégats
que nous étudions. En effet, même s'il est facile de comprendre ce qu'est une température
pour un gaz parfait, il n'en est pas du tout de même pour les agrégats en suspension
dans ce gaz.
Ainsi, en utilisant la formule 5.4, nous pouvons obtenir la variation de la température
pour chacun des processus.
Nous constatons que, lors d'une mesure de la variation de température après des impacts avec
de l'hydrogène atomique, l'agrégat est chauffé quelque soit le procédé, sauf
bien sûr dans le cas d'une collision élastique où l'agrégat ne subit pas de variation de
température.
La hausse de température lors d'une réaction avec de l'hydrogène
atomique est inversement proportionnelle à la taille de l'agrégat.
La variation
de température pour des agrégats de six atomes silicium, atteint 1500 K alors que
dans le cas d'une réaction sur un agrégat de vingt atomes de silicium, la variation
de température n'est plus que de 200 K.
Nous pouvons voir sur la figure 5.8 que, dans le cas d'un agrégat de
,
les réactions (ici 3) avec de l'hydrogène atomique chauffe très rapidement l'agrégat.
Nous pouvons aussi noter que l'élévation de température est relativement constante ( 700 K ).
Dans cette simulation de trois réactions, nous avions obtenu une absorption d'hydrogène
suivie d'une recombinaison puis une autre absorption.
Des simulations indépendantes confirment nos résultats quant à
la stabilité des agrégats de silicium pour des températures aussi élevées [94].
|
Le calcul de la variation de température subie lors des impacts permet de voir une élévation de température lors d'une réaction avec l'atome d'hydrogène, qu'il soit capté ou recombiné. Ceci est étonnant au premier abord en faisant le bilan d'énergie.
| Enthalpie de formation | 3.89 |
2.77 |
4.5 eV | 3.20 |